vendredi 17 juin 2011

Saint Bernardin de Sienne (8 septembre 1380 – 20 mai 1444)

Le principal caractère de la vie de ce grand Saint, c’est son amour extraordinaire pour la très Sainte Vierge.
Né le 8 septembre 1380 à Carrare, jour de la Nativité de Marie, Bernardin fut privé de ses nobles et pieux parents tout jeune ; mais il trouva dans une de ses tantes une véritable mère.
Voyant un jour cette femme refuser de donner à un pauvre, il lui dit :

« Pour l’amour de Dieu, donnez à ce pauvre ; autrement je ne prendrai rien aujourd’hui. »

Bernardin Albizesca donna dès son enfance des marques éclatantes de sainteté. Il reçut de ses pieux parents une éducation très soignée ; négligeant les amusements puérils ; on le vit dès ses premières études de grammaire s’adonner aux œuvres pies, au jeûne, à la prière, et particulièrement au culte de la Très Sainte Vierge. Sa charité envers les pauvres était admirable.

Sa pureté était si grande, que le moindre mot inconvenant l’affligeait profondément :

« Silence, disaient les étudiants quand ils le voyaient apparaître au milieu de leurs conversations trop libres, silence, voici Bernardin ! »

Très doué, il fait de savantes études et appartient à une confrérie de prières.

A dix-sept ans, afin de mieux pratiquer encore toutes ces vertus, il voulut être inscrit au nombre des serviteurs de Dieu de Notre Dame de la Scala de Sienne, d’où son sortis plusieurs personnages illustres par leur sainteté. C’est là, qu’il soigna pendant quatre ans dans un hôpital et avec un dévouement et une douceur rares, toutes les infirmités humaines. Se traitant lui-même avec la dernière dureté, il ne songeait qu’aux besoins des autres ; il parut surtout héroïque dans une peste qui ravagea la ville en 1400 et  où il s’imposa mille fatigues et brava mille fois la mort.
Entre autres vertus, il garda inviolablement la chasteté, malgré les dangers auxquels l’exposait la rare beauté de ses traits ; à tel point que les plus licencieux n’auraient osé prononcer le moindre mot malsonnant en sa présence.
Il a 20 ans et la direction provisoire de l’hôpital lui est confiée. Deux ans plus tard, il entre chez les franciscains. Il y devient prêtre et son prieur lui donne la charge de la prédication. Ce sera désormais sa vocation principale.

Entrée dans la vie religieuse :

            Après l’épreuve d’une grave maladie, endurée pendant quatre mois avec la plus entière résignation, il conçut enfin le projet d’embrasser la vie religieuse. Pour s’y acheminer, il loua une petite maison à l’extrémité de la ville ; il vécut là inconnu, menant la vie la plus austère, et priant Dieu continuellement de lui faire connaître le parti qu’il devait prendre. Ce fut donc d’après l’inspiration divine qu’il choisit l’Ordre de Saint François où il excella en humilité, en patience et en toutes les vertus religieuses.
Le supérieur du couvent le remarqua, et comme il le savait déjà arrivé à un haut degré de connaissance des textes sacrés, il lui imposa le devoir de prêcher. Bernardin accepta humblement ce ministère, bien qu’il s’y reconnût peu apte en raison de la faiblesse et de l’enrouement de sa voix. Il implora le secours de Dieu, et il fut, non sans miracle, délivré de cet obstacle à son zèle.

Miracles :

Faisant un jour l’éloge de la Sainte Vierge, il Lui appliqua cette parole de l’Apocalypse : « Un grand signe est apparu au Ciel ». Au même instant, une étoile brillante parut au-dessus de sa tête. Une autre fois, parlant en italien il fut parfaitement compris par des auditeurs grecs qui ne connaissaient que leur langue maternelle.

Un jour, un pauvre lépreux lui demanda l’aumône ; Bernardin, qui ne portait jamais d’argent, lui donna ses souliers ; mais à peine le malheureux les eut-il chaussées, qu’il se senti soulagé et vit disparaître toute trace de lèpre.

Bernardin, allant prêcher, devait traverser une rivière et ne pouvait obtenir le passage de la part d’un batelier cupide auquel il n’avait rien à donner. Confiant en Dieu, il étendit son manteau sur les eaux, et montant sur ce frêle esquif, passa la rivière.

Un prédicateur enflammé :

            Saint Bernardin parcourt toute l’Italie, prêchant sur les places publiques, car les églises sont trop petites. Parfois, ce sont des milliers de personnes qui se rassemblent et qui parviennent à l’entendre, tant sa voix était forte. Il parle de manière concrète, directe, alerte, insistant sur la vie chrétienne et la primauté absolue du Christ.
Il y avait à cette époque un débordement de crimes en Italie, et de sanglantes factions y foulaient aux pieds toutes les lois divines et humaines. Bernardin parcourut les villes et les villages au nom de Jésus qu’il avait toujours à la bouche et dans le cœur et rétablit presque entièrement la piété et les bonnes mœurs qui avaient disparu. Sa réputation fit que plusieurs villes considérables le demandèrent au Pape en qualité d’Evêque ; mais il refusa constamment cette charge avec une humilité invincible.
Quand Saint Bernardin entrait dans une ville, il faisait porter devant lui une bannière sur laquelle était dessiné le doux nom de Jésus (IHS) entouré de douze rayons solaires et couronné d’une croix.
Armé de ce signe sacré, Bernardin parcourut au XVème siècle les villes de l’Italie en guerre les unes contre les autres, et souvent même divisées jusque dans leur propre sein. Le nom de Jésus entre ses mains devenait l’arc-en-ciel de la paix ; tout genou fléchissait, tout cœur ulcéré et vindicatif s’apaisait, tout pêcheur courait aux sources du pardon, dans tous les lieux où Bernardin avait arboré ce puissant symbole. Les trois lettres qui représentent ce Nom à jamais béni devenaient familières à tous les fidèles ; on les sculptait, on les gravait, on les peignait partout ; et la catholicité acquérait pour jamais une expression nouvelle de sa religion et de son amour envers le Sauveur des hommes.
Prédicateur inspiré, Bernardin a laissé de nombreux écrits qui révèlent en lui un docteur de premier ordre dans la science de Dieu.

Le Saint Nom de Jésus :

C’est à Bernardin de Sienne que remonte la dévotion au saint Nom de Jésus : il ne pouvait prononcer ce nom sans éprouver des transports extraordinaires. Il a été aussi un des apôtres les plus zélés du culte de saint Joseph.

Vie mystique, vie morale et vie sociale sont, chez lui, inséparables. Il a également un rôle important dans la transformation de l’ordre franciscain connue sous le nom de « réforme de l’observance ».

Enfin cet homme de Dieu, après de grands travaux, de nombreux et éclatants miracles, et après avoir laissé des écrits pleins de science et de piété, termina une vie de soixante-quatre années par une mort de prédestiné, à Aquila, Ville des Abruzzes.

Il meurt le 20 mai 1444.

De nouveaux miracles le rendirent célèbre et six ans après sa mort le Pape Nicolas V le mit au nombre des Saints.
Dans les plus célèbres cités de l’Italie centrale, à Sienne, par exemple, à Pérouse, à Florence, on conserve vivant, aujourd’hui encore, le souvenir de la prédication de ce saint Frère Mineur qui, à une époque de discordes civiles et de dissolution des mœurs, tonna du haut de la chaire contre le vice, tel un prophète de l’Ancien Testament, et ramena les fidèles dans la voie de l’Evangile.
La fête de ce fervent apôtre de la dévotion au saint Nom de Jésus fut insérée dans le calendrier roumain au XVème siècle. A l’époque de la révision du Bréviaire un siècle plus tard, elle fut tout à tout supprimée puis rétablie. En fait, la renommée de Bernardin est universelle, et dans l’histoire de la réforme catholique qui prépara les voies aux Conciles de Latran et de Trente, il occupe en Italie une des places les plus importantes.
On  le représente en franciscain, tenant à la main un soleil avec le monogramme de Jésus.
 
Eliane OLIBÉ